lundi 25 mai 2009

L'animation de la vie spirituelle et d’engagement communautaire dans les écoles québécoises

Billet intéressant de Sophie Bouchard sur l'animation de vie spirituelle et d’engagement communautaire dans les écoles québécoises. Extraits :
« 
Récemment, mon fils m’apprenait que l’animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire (AVSEC), surnommée madame Sourire, avait fait faire du yoga aux enfants de sa classe. Une fois mon sentiment d’impuissance et ma rage contre notre système scolaire passés (je n'en veux pas à madame Sourire personnellement), j’ai fait des recherches pour connaître davantage le rôle et le mandat de la personne qui occupe ce poste.

Je viens de terminer la lecture d’un document intitulé « Des formes d’agir liées au cheminement spirituel ou à l’engagement communautaire ». Produit en 2006 par le MELS à la Coordination des services complémentaires, DGFJ, le document est destiné aux AVSEC. On y lit en toutes lettres que « L’animatrice ou l’animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire n’est pas neutre. Il importe qu’il soit au clair avec sa conception de la vie spirituelle et de l’engagement communautaire, qu’il se situe et qu’il annonce clairement ses couleurs, sans prosélytisme, dans les moments opportuns. L’animatrice ou l’animateur peut certes présenter son expérience, mais il doit éviter de l’imposer aux élèves. »

[...]

Tout au long du document, on propose des idées d’activités que l’AVSEC peut organiser. Pour des activités « discussions et débats » avec les élèves on soumet différents thèmes, dont : la religion, l’athéisme, la pensée séculière, l’hétérosexualité, l’homosexualité. Dans les remarques en lien avec ces activités de nature douteuse, c’est avec stupeur que j’ai lu: « Ne pas minimiser la capacité de l’élève du PRIMAIRE à aborder les questions fondamentales. (…) Tout est une question d’adaptation pédagogique et de langage approprié. Pour les élèves du secondaire, ces occasions peuvent mener à une confrontation d’idées qui leur permet d’élargir leur conception de certaines réalités. » !

Consciente de l’impact de telles discussions, la coordination des services complémentaires ajoute à la fin de cette section que l’AVSEC « doit, en concertation avec les autres intervenants du milieu, prévoir les répercussions du débat sur les élèves et le suivi qui pourrait être nécessaire auprès de certains d’entre eux. » À quoi ça rime ? Provoquer le mal pour ensuite le guérir ? Susciter des réactions pour générer le doute ? Le doute par exemple sur l’orientation sexuelle ?

[...]

Le MELS est parfaitement conscient de cette influence puisqu’il va jusqu’à l’écrire : « Dans certains cas, l’animatrice ou l’animateur sera appelé à donner son opinion ou à parler de ses croyances ou de sa conception de la situation. Il importe qu’elle ou il s’exprime de façon cohérente et transparente en respectant les élèves et en ayant la conscience de son rôle d’influence. »

Ce n’est pas tout, on va encore plus loin en page 10 où il est question des symboles, analogies, rites et célébrations. À mon grand désespoir, j’ai découvert qu’on invite les AVSEC à proposer des activités d’exploration, d’expérimentation et même divers exercices : « mandala (dessins de spiritualité hindoue), méditation guidée, rêve éveillé, psychagogie (selon Wikipedia : cérémonie religieuse qui a pour but d'apaiser les âmes des morts, en les appelant trois fois par leur nom; cérémonie magique par laquelle on évoque les âmes des morts.). » Oui, oui, on leur suggère des activités presque occultes !
 »


Article au complet.

5 commentaires:

Catherine a dit…

Je propose à la personne qui a écrit le billet d'aller sur le terrain, voir vraiment ce qui se fait. Pour ma commission scolaire, ce n'est vraiment pas de cette manière qu'est vécu les activités par les AVSEC.

Ben voyons donc a dit…

Catherine a dit:

"Je propose à la personne qui a écrit le billet d'aller sur le terrain"

La est le probleme. Sur le terrain avec des directives comme cela, cela va etre n'importe quoi, et cela dependant qui sont les personnes sur le terrain (donc les parents ne sont pas pour aller verifier personnellement dans tous les petits details ce qui se passe dans leur ecole).

C'est une absurdite encore une fois. Cela montre bien tout l'aspect de mensonge qu'il y a derriere le cours ECR (et ce qui l'a amene).

Sous pretexte de sortir la religion des ecoles (deconfessionalise les commissions scolaires), on amene un cours supposement neutre dont il n'est pas vraiment possible d'etre neutre, et cela est une belle facade pour cacher la mentalite derriere cela.

En realite la neutralite: a la poubelle pour toutes sortes d'autres aspects de la vie scolaire par rapport aux croyances et la spiritualite.

Je suis fortement pour le droit a la liberte de choisir ou non le cours ECR, et je rejoins de plus en plus la position de bien d'autres parents (qui se disent athes) de sortir completement tout aspect religieux des ecoles publiques (et pas juste dans le cours ECR). Car c'est n'importe quoi.

Julie de la rivière a dit…

"Je suis fortement pour le droit a la liberte de choisir ou non le cours ECR, et je rejoins de plus en plus la position de bien d'autres parents (qui se disent athes) de sortir completement tout aspect religieux des ecoles publiques (et pas juste dans le cours ECR). Car c'est n'importe quoi."

100% d’accord. En tant que mere et citoyenne (ni religieuse, ni athée) j'offre mon appui et mes remerciements les plus sincères a ceux qui sacrifient tant pour une cause en laquelle je crois avec ardeur: le droit pour chaque famille d’etre les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants et de recevoir des services diversifiés, publics ou privés, conformes à leurs valeurs et convictions personnelles. Vive la différence!Vive la liberté!

Anonyme a dit…

@ Catherine,

Je vois que vous êtes professeur dans le milieu scolaire. Bravo, vous avez toute mon admiration! C'est un travail qui tient plutôt de la vocation!

Vous dites que dans votre commission scolaire les activités de l'AVSEC ne ressemblent pas à ce que j'ai décrit. Vous en avez de la chance...

De la chance... oui et non. En fait, ces directives émanes directement du MELS. Moi, je m'oppose à ces directives parce que je suppose qu'elles sont suivies...

En tant normal, en fait, je souhaite qu'on suive les guides pédagogiques et autres documents qui donnent le programme!!! De savoir (remarquez que je m'en doutais) que les professeurs ou intervenants quels qu'ils soient ne respectent pas ce qui prescrits par le MELS n'est pas du tout rassurant! Qu'est-ce qu'ils font, s'ils ne font pas ce que dit le MELS? J'aimerais bien le savoir.

Et au-delà de ces directives, je n'aurais pas découvert "le pot aux roses" si mon fils de 7 ans ne m'avait mis sur la piste. Et il l'a fait parce qu'il connaissait ma position sur le yoga qui est à tort considéré comme une sorte de sport.

C'est donc que sur le "terrain" comme vous dites, il y a bel et bien des AVSEC qui font des activités semblables à celles proposées par le MELS...

Et c'est pour cette raison que j'ai écrit cet article, pour en informer les autres parents et grands-parents.

Sophie Bouchard
www.enlignetoi.com/sophie-bouchard

Anonyme a dit…

Bonjour à tous,

En tant qu'AVSEC, et donc connaissant bien les objectifs du programme, je crois qu'on ne peut tout simplement pas utiliser des citations hors contexte comme ça. Le guide, comme vous le dites, est écrit à l'intention des AVSEC et non pas des parents. Peut-être auriez vous avantages à rencontrer Mme Sourire, je suis persuadé qu'elle se fera un plaisir de vous expliquer convenablement son rôle au sein du milieu de votre enfant.

p.s. pour ce qui est de la couleur religieuse de l'AVSEC, je crois que le Ministère veut simplement dire à l'AVSEC qu'il doit en prendre conscience: justement pour ne pas influencer. C'est un peu comme un psychologue qui a toujours une ou des idées pré-fabriquées par son histoire personnel sur les sujets abordés en thérapie, mais après en avoir pris conscience, il doit intervenir sans teinter la rencontre de ce qu'il pense: par exemple au sujet de l'avortement, il ne doit pas influencer les décisions de sa cliente même si il crois par exemple que l'avortement est intolérable.